Naufrage de « Captain Jack » en baie du Mont Saint Michel en décembre dernier
« Triste naufrage de notre ami Benoît, propriétaire de « Captain Jack » GB 42 classic alors qu’il regagnait Granville, la nuit tombée, avant la fermeture du port, et qu’une très importante voie d’eau est apparue remplissant la cale moteur. La vedette de la SNSM accourue ne put que lui conseiller d’aller au plus vite échouer le bateau sur une plage proche du port. A marée basse, le lendemain matin, le trou, invisible de l’intérieur car caché derrière les batteries, fut provisoirement colmaté et le bateau remis à flot put regagner en remorque le port du Hérel où il fut aussitôt mis au sec pour permettre l’expertise des importants dégâts. Espérons que Captain Jack pourra reprendre la mer et que Benoît pourra à nouveau proposer à ses amis de passage des expéditions dans les iles, sa pêche et sa « cuisine maritime ». Axel Depondt, Ambassadeur manche Atlantique de l’AGBM
Témoignage de Benoit Devain « Captain Jack »
Mardi 26 décembre 2023
« C’était une belle journée avec mer calme pour faire une sortie au large de Saint Martin de Bréhal à bord de mon Grand Banks, « le Captain Jack » en compagnie de deux amis Morgan Berg et Stéphane Lepeltier. Ras beau temps, belle mer… tout va bien à bord.
Vers 15h 30, l’alarme de la pompe de cale se déclenche, chose relativement courante qui ne génère pas d’inquiétude puisqu’il reste toujours un fond d’eau à évacuer des fonds de ces vieux navires en bois. Mais en contrôlant le débit à la sortie, je m’aperçois qu’il est plus intense qu’à la normale. En ouvrant le coffre de la cabine avant, je constate que les moteurs sont déjà prêts à être engloutis tant l’eau a déjà envahi la cale. La pompe de cale est manifestement incapable de vider le navire, l’eau continue à monter. « Le Captain Jack » est en péril, à tout moment les moteurs noyés peuvent s’arrêter, ce serait le naufrage complet dans des eaux encore relativement profondes !
Je prends alors la décision que tout marin doit prendre en pareilles circonstances et me sert de ce qui reste de puissance pour aller m’échouer sur le sable de la plage de Saint Martin de Bréhal située à un petit mile nautique de là. Je préviens le CROSS Jobourg par le canal 16 de la VHS et leur fait part de ma volonté d’échouer le navire, décision qu’ils approuvent .
Vers 17 h malgré des difficultés de gouvernail , je beache sur mon erre, les deux moteurs ayant cessé de fonctionner.
La SNSM de Saint Martin de Bréhal rapidement épaulée par celle de Granville tente à l’aide trois pompes d’évacuer l’eau sans y parvenir. Plutôt que de tenter un remorquage périlleux, je prends la décision de laisser mon bateau maintenant complètement inondé sur la plage pour tenter de trouver la voie d’eau et réparer au plus vite. Ce n’est qu’au lendemain matin à la faveur de la lumière du jour et de la marée descendante que nous découvrons la voie d’eau sur bâbord avant, un trou de 10 x 7 de cm en apparence dû à l’arrachage du support de sondeur. Tout au long de cette journée du 27 nous travaillons à aveugler la voie d’eau et ensuite laisser travailler les trois pompes de la SNSM pour enfin envisager le remorquage du bateau. Une pelleteuse est engagée pour creuser un chenal dans le sable à fin de le tirer en pleine mer.
A 18h 50 nous quittons la plage de Saint Martin et arrivons sans encombre à Granville. Le bateau sera mis au sec au-dessus de la cale de radoub le lendemain matin. Commence alors un travail de tri et d’évacuation d’ objets sinistrés en tout genre.
Intervention le plus tôt possible d’un mécanicien pour prendre les mesures conservatoires pour tenter de sauver les moteurs. Evaluation des dégâts par les chantiers Dubosc des dégâts causés sur la coque en bois ».
Vu dans la presse :
> https://actu.fr/normandie/brehal_50076/manche-navire-echoue-sur-la-plage-de-saint-martin-de-brehal-le-feuilleton-continue_60500536.html