Interview de Louis Moureau, trésorier marseillais de l’AGBM
par Philippe Gallini
Leur flottille méditerranéenne est en escale cette semaine dans le Lacydon
Né à la fin des années 50, sur la côte est des Etats Unis, il est devenu l’un des navires de plaisance les plus emblématiques, au point d’inspirer à nouveau les créations récentes de grands chantiers internationaux, à commencer par le leader mondial, le français Bénéteau. Ces derniers en ont notamment extrapolé une gamme de trawler aujourd’hui très en vogue, mais qui malgré toutes leurs qualités, ne parviennent à faire oublier le modèle d’origine. Bien qu’ayant sacrifié à la modernité – et à la facilité d’entretien – en abandonnant sa coque d’origine en bois d’acajou pour se doter d’oeuvres vives en fibre de verre et polyester, le Grand Banks reste en effet, aux yeux de ses propriétaires, la quintessence du petit bateau de croisière. Il doit notamment sa réputation au volume et au niveau de finition de ses espaces de vie, la solidité de sa structure et l’excellence de sa tenue à la mer. Si bien qu’on lui pardonne son allure de sénateur et sa propension au roulis… Une quinzaine de ces petits mais très confortables appartements flottants, sont actuellement amarrés au CNTL, club hôte de ce rassemblement nautique peu ordinaire. Importé en Europe du Sud depuis Hong Kong où il est désormais construit, il a donné naissance, il y a trente ans, à une association de passionnés, l’Amicale des Grand Banks Méditerranée (AGBM) dont les membres (une soixantaine) se réunissent chaque année dans une ville-port. L’édition 2019 de ce rassemblement se déroule actuellement à Marseille, où l’amicale s’était d’ailleurs déjà donné rendez-vous en 2000. Une vingtaine d’unités de 36 à 50 pieds (11 à 15 mètres) sont rassemblées à cette occasion, au CNTL, club hôte de la manifestation, parmi lesquels six bateaux habituellement basés dans le Lacydon. Propriétaire d’un 36 pieds, le trésorier marseillais de l’AGBM, Louis Moureau, a d’ailleurs été l’artisan de cette concentration phocéenne qui permet aux adhérents de l’amicale, de se retrouver et naviguer de conserve, mais aussi de parler technique. Cette semaine constitue, en effet, le moment idéal pour échanger des expériences ou se transmettre conseils et astuces d’ordre mécanique. Tombé amoureux de ce bateau, Louis Moureau raconte souvent une anecdote qui en dit long sur la fascination qu’exerce le Grand Banks sur les plaisanciers. » J’avais repéré l’un d’eux qui était en vente à Marseille et j’ai donc demandé à le visiter. Le propriétaire m’a alors mis en garde en me disant que si je mettais le pied pour la première fois sur un Grand Banks, et qu’il se produisait un flash, je ne l’oublierais jamais. C’est exactement ce qui s’est passé … » Malgré l’investissement non négligeable que représente ce type de bateau – une unité d’occasion se négocie entre 150 000 et 400 000 Euro; – Louis ne regrette rien, bien au contraire. Il a fait de son Grand Banks sa résidence secondaire et n’hésite pas à prendre le large à son bord, en compagnie de son épouse, trois mois durant. Et de s’en expliquer aisément : « Beaucoup de chantiers ont essayé d’imiter ce bateau mais ses aménagements en bois noble, son confort, son autonomie et sa tranquillité de navigation n’ont jamais pu être égalés. »
Source La Provence, Philippe Gallini 5 juin 2019 – Edition Aix En Provence
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